La plume est souvent l’outil qui donne le plus de fil à retordre aux débutants. Pourtant, la maîtriser n’a rien d’insurmontable quand on connaît son fonctionnement.
Il suffit juste de pratiquer un peu.
Dans cet article, nous allons étudier tout ce qu’il faut savoir pour devenir le maître de l’outil plume. 😉
1. Qu’est-ce que l’outil Plume ?
La plume est un outil permettant de réaliser des tracés ou des formes vectoriels.
En effet, il existe deux formats d’images : le matriciel et le vectoriel.
Une image matricielle (appelée aussi « bitmap ») est composée de points présentant chacun une couleur. On appelle ces points des pixels.
Une image vectorielle, quant à elle, est composée de points reliés entre eux par des segments, droits ou courbés, et régis par des formules mathématiques.
Ce qui fait tout l’intérêt des images vectorielles, c’est que nous pouvons les agrandir autant que nous le souhaitons, sans jamais perdre de qualité. Comme les formes composées suivent des formules mathématiques, il n’y a pas d’effet de pixellisation à l’agrandissement.En soi, le vectoriel n’est pas mieux que le matriciel. Ces deux formats sont destinés à des usages différents.
Par exemple, le format vectoriel sera très pratique pour créer des logos, des pictogrammes, ou même des illustrations, qu’on imprimera parfois en très petit (sur des cartes de visite) ou en très gros (sur un panneau publicitaire dans le métro).
À l’inverse, on gardera le format matriciel pour tout ce qui est photomontages ou peintures numériques. Bien évidemment, une photo reste, quoi qu’il arrive, composée de pixels. 😉
2. Pourquoi apprendre à utiliser l’outil plume
Il y a deux intérêts majeurs à maîtriser l’outil plume, et pas des moindres dans la pratique du graphisme.
Le dessin vectoriel
Tout d’abord, la plume permet de réaliser des dessins vectoriels. Par « dessins », j’entends à la fois tout ce qui est logos et pictogrammes, mais également des illustrations très avancées.
Ceci dit, pour ne rien vous cacher, les compositions vectorielles les plus époustouflantes sont assez rarement réalisées sur Photoshop. Si je vais vous apprendre à vous servir de la plume sur ce logiciel, gardez à l’esprit que c’est un outil qu’on retrouvera aussi ailleurs.
Du coup, si à la suite de ce tutoriel, vous avez envie de progresser sur le dessin vectoriel, je vous inviterai à vous tourner vers Illustrator, beaucoup plus pratique pour cet usage que Photoshop (initialement destiné au dessin sur des images matricielles).
Quoi qu’il en soit, maîtriser la plume sur Photoshop, c’est l’assurance de savoir s’en servir sur tous les autres logiciels qui la proposent. La plupart des gens apprennent d’ailleurs à se servir de la plume sur Photoshop, qui est la base d’à peu près toutes les disciplines graphiques sur ordinateur. 🙂
Le détourage
Outre le dessin de formes vectorielles, ce qui fait aussi l’intérêt de la plume, c’est son utilité pour détourer proprement une image.
Le principe du détourage consiste à sélectionner un élément sur une photo, avec un outil de sélection : la baguette magique, la sélection rapide, le lasso, ou encore le lasso polygonal. Dans certains cas, les outils de sélection automatiques, malgré leur rapidité, ne sont pas assez précis.
Or, un bon détourage requiert de la précision. Sinon, soit on rogne l’élément sélectionné, soit on fait apparaître ce qu’il y a autour. Dans les deux cas, ce n’est pas propre, et on voit que la sélection est maladroite.
Le lasso polygonal permet cette précision, mais comme son nom l’indique, il crée des formes polygonales. Tous les points que nous plaçons se trouvent reliés par des segments, si bien que pour suivre le contour d’une forme arrondie naturellement, il faut zoomer et placer énormément de points. Autre inconvénient : une fois qu’on a commencé une sélection avec le lasso, on est obligé d’achever la sélection avant de pouvoir cliquer ailleurs.
Exemple à ne jamais reproduire chez soi : (Je suis très sérieux !)
Heureusement, la plume résout tous ces problèmes. Nous allons pouvoir créer des courbes, et donc placer moins de points. Quand on la maîtrise bien, elle permet aussi de réaliser des sélections précises plus rapidement qu’avec le lasso polygonal.
Une chose à savoir : la plume ne crée pas des sélections, mais des tracés. Ce n’est qu’après avoir réalisé un tracé que nous pouvons transformer celui-ci en sélection. (On voit ça plus en détail dans la suite.)
3. Comment se servir de l’outil plume sur Photoshop ?
Passons maintenant aux choses sérieuses. 🙂
Si vous avez besoin d’instructions supplémentaires pour comprendre comment fonctionne la plume, j’ai créé un tutoriel en vidéo que voici :
Je vais reprendre à peu près tout ce que j’y explique dans la suite de cet article.
Deux options pour utiliser l’outil plume
L’outil plume est toujours symbolisé par la pointe d’un stylo plume. Sur Photoshop, vous le trouverez dans la barre d’outils située à gauche.
En maintenant le clic sur cette icône, vous pouvez voir que nous pouvons sélectionner d’autres outils. Pour le moment, je vous invite à sélectionner le premier : l’outil plume.
Puis intéressons-nous à la barre d’option située en haut.
Créer des formes
À gauche, vous avez le choix entre deux options : « Forme » ou « Tracé ».
Si vous choisissez « Forme », le dessin que vous allez créer pourra avoir une couleur de fond et un contour. De plus, vous verrez dans votre panneau calque qu’un nouveau calque de forme est apparu.
Faites le test par vous-même : cliquez pour créer quelques points, et bouclez votre forme en faisant un clic sur le point de départ. En allant dans la barre d’option, vous pourrez changer la couleur de votre forme ou l’aspect de son contour très facilement.
L’option « Forme » sera intéressante pour créer, comme son nom l’indique, des formes personnalisées. Vous remarquerez que la forme se remplit au fur et à mesure que vous créez des points, et c’est quelque chose qui n’est pas très pratique si on veut suivre le contour d’un élément. Pour éviter ce problème, vous pouvez désactiver le remplissage en cliquant sur l’icône barrée d’un trait rouge.
Ou choisir le mode tracé. 😉
Créer des tracés
C’est cette option qu’on utilisera pour créer des détourages, des sélections, des masques, ou même des formes.
Faites quelques points. Vous allez voir qu’aucun calque nouveau n’apparaît. Tout ce que vous voyez sur votre plan de travail, ce sont des points reliés entre eux par des segments.
En fait, ce que vous créez apparaît bien quelque part. Dans le panneau « Tracés », vous pourrez trouver un tracé de travail qui correspond à ce que vous venez de faire. Si vous souhaitez le supprimer, cliquez sur la corbeille en bas à droite. (Vous pouvez aussi supprimer un tracé en cliquant sur la touche « Supprimer » de votre clavier quand celui-ci est actif.)
Pour tout dire, on n’a pas forcément besoin d’utiliser le panneau « Tracés » quand on crée des tracés, mais c’est toujours bien de savoir qu’il existe si on en a besoin. À mes yeux, il est surtout utile quand on a de nombreux calques actifs sur notre document, et qu’on ne voit plus très bien ce qu’on fait.
Débuter avec la plume
Je vous invite à vous mettre sur le mode « Tracé » pour les exercices qui vont suivre.
Commençons par faire quelques points sur notre document.
Les points que j’ai créés sont appelés des « points d’ancrage ». Comme vous le voyez, ils sont automatiquement reliés par des segments.Avec la plume, nous pouvons créer deux types de points d’ancrages :
- Les sommets : le segment qui suivra sera parfaitement droit.
- Les points d’inflexion : le segment qui suivra sera incurvé.
Créer des segments incurvés, c’est évidemment ce qui va faire toute la force de l’outil plume.
Pour créer une courbe, cliquez pour faire un nouveau point, maintenez le clic, et déplacez le curseur où vous le souhaitez. Automatiquement, la courbe se crée et se prononce plus ou moins, selon l’éloignement du curseur. Relâchez le clic. Votre point d’inflexion est créé. Vous pouvez recommencer et en créer d’autres.À tout moment, vous pouvez bien sûr créer un sommet en faisant un clic simple.
Souvent, un tracé est composé à la fois de sommets et de points d’inflexion, qui permettent tantôt de suivre des formes droites, tantôt de suivre des formes courbées.
Astuce : Tant que vous cliquez sur le document avec la plume, vous poursuivez votre tracé. Si vous souhaitez l’interrompre pour en commencer un nouveau, appuyez sur la touche Commande (« ⌘ » sur Mac) ou « Contrôle » (« Ctrl » sur PC), et faites un clic n’importe où. Le point que vous créez commence un nouveau tracé.
Si vous souhaitez poursuivre un tracé déjà existant, maintenez « Alt » et cliquez sur le point dont vous voulez repartir.
Modifier un point d’ancrage
On a vu comment créer des points d’ancrage. Voyons maintenant comment les modifier.
Pour cela, intéressons-nous à deux nouveaux outils :
- La sélection de tracé : Cet outil vous permet de déplacer un tracé sur votre plan de travail. Essayez par vous-même, c’est assez intuitif.
- L’outil sélection directe : Celui-ci vous permet de sélectionner et modifier un ou plusieurs points.
Choisissez l’outil sélection directe. (Pour ça, maintenez le clic sur le pictogramme de la sélection de tracé si celui-ci est actif dans la barre d’outils.)
Au préalable, faites un tracé avec quelques points d’inflexion. Maintenant, cliquez sur un point d’inflexion avec l’outil sélection directe. Vous voyez que le point change de couleur, et que sa tangente apparaît.Vous pouvez modifier la position d’un point en cliquant dessus et en le déplaçant. Cela marche à la fois pour les sommets et les points d’inflexion.
Par ailleurs, vous pouvez modifier la courbure d’un point d’inflexion en cliquant sur le point (rond) qui délimite sa tangente. Déplacez-le et vous observez la modification de la courbure. (Comme il y a deux extrémités, il faut parfois modifier les deux points pour obtenir la courbure souhaitée.)
Astuce : Sachez que vous n’êtes pas obligés de prendre l’outil sélection directe pour effectuer ces opérations. Quand la plume est active, appuyez sur la touche Commande (« ⌘ » sur Mac) ou « Contrôle » (« Ctrl » sur PC). Vous pouvez alors sélectionner et déplacer des points. 🙂
Convertir un point d’ancrage
Il est possible à tout moment de transformer un sommet en point d’inflexion, et inversement. Pour cela, sélectionnez l’outil « Conversion de point ».
Dès que vous cliquez sur un point d’inflexion, celui-ci se transforme en sommet. Et la tangente disparaît.
Si vous cliquez sur un sommet, maintenez le clic et déplacez le curseur de la souris dans n’importe quelle direction pour le transformer en point d’inflexion.
Vous pouvez aussi exécuter cette opération avec la plume, en maintenant « Alt » enfoncé et en cliquant. C’est souvent plus rapide que de changer d’outil. 😉
Ajouter et supprimer des points d’ancrage
Les outils « Ajout de point d’ancrage » et « Suppression de point d’ancrage » vous permettent d’ajouter et modifier des points sur un tracé.
Choisissez l’outil « Ajout de point d’ancrage » et faites un clic sur votre tracé. Par défaut, Photoshop ajoute un point d’inflexion. Faites glisser le curseur pour modifier la courbe.
Pour supprimer un point d’ancrage, vous pouvez choisir l’outil « Suppression de point d’ancrage », ou conserver l’outil « Ajout de point d’ancrage » et maintenir « Alt » enfoncé.
Je vous laisse essayer. 🙂
Modifier un tracé
Un tracé se modifie comme n’importe quel calque. Faites ⌘+T (sur Mac) ou Ctrl+T (sur PC). Après cela, des poignées de transformation apparaissaient. Vous pouvez agrandir, réduire, incliner, et déformer votre tracé.Pour modifier sa taille sans le déformer, maintenez « Shift » enfoncé en même temps que vous faites glisser le curseur sur l’une des poignées. (Si vous êtes sur Photoshop CC 2018 ou une version antérieure.)
L’outil plume libre
On finit sur le tour d’horizon des fonctionnalités de la plume avec l’outil plume libre.
Celui-ci fonctionne un peu comme l’outil lasso. Faites un point, maintenez le clic, et promenez votre curseur sur le document. Relâchez. Vous voyez que la plume libre suit instinctivement les mouvements que vous faites.Très honnêtement, je ne m’en sers jamais car il n’est pas très précis. Si on veut faire des sélections rapides ou grossières (pour un brouillon par exemple), autant utiliser le lasso. 🙂
Comment s’exercer pour progresser avec l’outil plume ?
Le meilleur moyen de progresser rapidement avec la plume, c’est évidemment de pratiquer !Pour commencer, je vous ai préparé un petit exercice. Téléchargez l’image ci-dessus. (Cliquez pour l’ouvrir en taille réelle.) J’ai créé ces formes : essayez de placer les points qu’il faut, où il faut, pour les reproduire avec un tracé à la plume.
Voici le résultat. Vous pouvez vous aider de cette image pour placer vos points :Astuce : Maintenez « Shift » enfoncé pour créer des segments verticaux ou horizontaux. Cela permet de placer votre point sur le même axe que le précédent.
Ensuite, ouvrez les images que vous souhaitez et entrainez-vous à détourer des éléments, c’est-à-dire à suivre des contours. Il faut vous habituer à épouser les formes que vous souhaitez détourer. Pour cela, je vous encourage à zoomer dans votre document, mais sans exagérer.
Comment détourer une image avec l’outil plume sur Photoshop ?
Prenons cette photo en guise d’exercice :
Vous pouvez la télécharger en cliquant ici.
Nous allons détourer un œuf. Pour cela, sélectionnez la plume et créez des points d’inflexion autour d’un œuf. Puis, cliquez sur le bouton « Sélection » dans la barre d’option, en haut.
Une boîte de dialogue s’ouvre : laissez 0 pixel en rayon du contour progressif, cochez « Lissé », et choisissez « Nouvelle sélection ».
Ensuite, vous pouvez cliquer sur la vignette de masque de fusion. Tout ce qui est en dehors de la sélection sera masqué.
Vous pouvez aussi choisir de créer un nouveau calque. Pour cela, choisissez un outil de sélection comme le lasso, faites un clic droit sur votre document (pendant que la sélection est active), et choisissez « Calque par copier ».
Le mot de la fin
Voilà, on a vu tout ce qu’il fallait savoir pour devenir un maître de la plume sur Photoshop !
Il est possible, si vous débutez, que vous butiez encore un peu sur cet outil malgré toutes ces instructions. (Il y a beaucoup d’informations à retenir.) Soyez patients.
Aidez-vous aussi du tutoriel vidéo que j’ai posté plus haut, qui vous aidera à mieux comprendre comment réagit l’outil.
Enfin, j’espère que ce guide vous aura aidé à progresser. Si vous pensez qu’il peut aider d’autres personnes, partagez-le. 🙂
Et bien j’étais dans le cas d’avoir oublié cet outil et j’ai trouvé votre formation très efficace…
Et je vous en remercie.
Juste que depuis photoshop a inversé l’effet du Shift: « Pour modifier sa taille sans le déformer, maintenez « Shift » enfoncé en même temps que vous faites glisser le curseur sur l’une des poignées. »
En effet, j’ai mis à jour l’article sur cette modification. 🙂
Bonsoir Geoffrey pourrais-tu expliquer comment fonctionne Opération sur les tracés. Pas très intuitif pour soustraire un morceau de la sélection. Doit-on convertir en sélection, puis refaire la sélection du morceau que l’on souhaite ôter ou rajouter? Par avance merci